Ce sont pourtant des vêtements petits par la taille mais on hésite très souvent avant de se lancer ! Tissus fragiles ou extensibles, matières spécifiques, nombre de pièces important, techniques d’assemblage demandant précision et rigueur : autant de raisons pour ne pas oser sauter le pas.
Il faut l’avouer, ce n’est pas le genre de projet idéal pour apprendre la couture mais il n’est pas non plus nécessaire d’attendre d’avoir des années d’expérience pour s’essayer à la couture de la lingerie !
Dans cet article, vous trouverez quelques idées pour que votre premier projet lingerie soit un succès.
Choisir le matériel
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il faut assez peu de matériel pour coudre la lingerie. La surjeteuse est un plus mais n’est pas indispensable car une grande partie des finitions (pose d’élastique, pose de biais…) se font au point zig-zag.
Le fil mousse permet d’obtenir une couture plus douce et donc plus agréable au porté. Sur la machine, il est à utiliser comme fil d’aiguille et sur la surjeteuse, il remplacera les fils des boucleurs. Attention de penser à baisser la tension pour obtenir un résultat correct. Là encore, son utilisation est facultative (et demande un peu plus de dextérité car il est un peu élastique) : il est tout à fait possible de s’en passer.
Les aiguilles en revanche sont absolument indispensables. Elles doivent, comme toujours, être choisies en fonction de l’épaisseur du tissu. Pour piquer dans les matières élastiques, optez pour des aiguilles adaptés aux tissus extensibles : les aiguilles stretch ou super stretch vous permettront d’avoir un bon résultat, sans points qui sautent.
Prenez le temps de faire des essais pour trouver les réglages idéaux en fonction des matières que vous utilisez.
Une bonne paire de ciseaux est indispensable et, pour les tissus vraiment fragiles ou glissants, le cutter rotatif est une excellente solution.
Enfin, si vous travaillez des matières particulièrement fragiles, pensez à utiliser des épingles adaptées : les super fines de Bohin (diamètre 0.5mm) ou les Entomology de Merchant & Mills vous éviteront d’abîmer votre tissu.
Se former sur le sujet
En lingerie, les matières sont spécifiques. Pour un soutien-gorge, il faut de nombreuses fournitures. Entre powernet, dentelle, élastique, armatures… difficile de s’y retrouver lorsqu’on coud de la lingerie pour la première fois. Il est donc recommandé de se familiariser avec ce nouvel univers.
En contenu gratuit : rien ne vaut les bons vieux blogs ! Ceux de Marie Poisson et Eclipse Lingerie Studio regorgent d’informations.
Si vous appréciez les livres, “Mon atelier lingerie” de Miléna Sevette (dont j’ai parlé dans cet article) est un ouvrage très complet qui combine les explications et plusieurs modèles de patrons. Dans la même veine, “Apprendre à coudre sa lingerie et ses maillots de bain” de Charlotte Jaubert vous donnera toutes les bases pour bien démarrer.
En version numérique, l’e-book Lingerie de Petit patron est une mine de conseils pour se lancer sereinement. Si vous appréciez plutôt les cours vidéos, le cours Artesane”Les savoir-faire couture : coudre de la lingerie” également animé par Charlotte Jaubert sera parfaitement adapté.
Acheter les fournitures
Une fois que vous aurez les idées plus claires sur la question des fournitures, il va falloir vous approvisionner. Si on en trouve désormais assez facilement sur internet, cela reste plus rare dans les merceries ou magasins de tissus “classiques”. Pour faire vos achats en ligne, le site Mercerie Extra possède de nombreuses références d’accessoires de lingerie et de dentelle.
Si vous ne savez pas encore très bien par où commencer, privilégiez l’achat de kit comprenant les différentes fournitures (powernet, tulle, dentelle, élastiques, agrafes…) nécessaires pour une réalisation. Vous en trouverez notamment chez Edonim Lingerie et Je fais mes dessous.
Pensez à bien vérifier que le contenu du kit est compatible du modèle que vous avez sélectionné.
Par quoi débuter ?
Aucun doute : dans l’ordre des difficultés, mieux vaut commencer par une culotte !
C’est ce qui demande le moins d’éléments spécifiques (une chute de jersey fait très bien l’affaire) ce qui limite l’investissement. Ce type de réalisation demande en général assez peu de temps et vous pourrez ainsi vous familiariser avec la pose d’élastique ou de biais élastique en prenant un risque modéré.
Après avoir franchi cette première étape, le soutien-gorge sans armature vous permettra d’appréhender les techniques de montage et de vous familiariser avec les différentes matières utilisées.
Enfin, le soutien-gorge avec armatures sera plutôt à tenter lorsque vous maîtriserez les bases car il comporte en général davantage de pièces et nécessite des opérations de montage un peu plus délicates.
Trouver des patrons
Pour débuter : Virginie Salaün propose un patron de culotte gratuit. Accompagné de ses vidéos explicatives disponibles sur Youtube, il est très simple à réaliser.
Si vous avez quelques bases en modélisme, vous trouverez sur le site de Petit Citron toutes les explications pour faire une culotte à vos mesures (je l’ai d’ailleurs testé ici).
En plus des marques déjà évoquées plus haut comme Eclipse Lingerie Studio, Je fais mes dessous ou encore Charlotte Jaubert, les créatrices de patrons de lingerie ne manquent pas !
Vous pourrez certainement trouver la perle rare parmi les nombreux autres patrons de culottes et soutien-gorges chez Etoffe Malicieuse, Atelier Guillemette ou encore Fitiyoo. Si vous n’avez pas peur de l’anglais, les marques Pin-up Girls et Orange Lingerie proposent également de très jolis modèles.
Vous l’aurez compris, avant de démarrer ce type de réalisation, il vaut mieux se documenter un minimum pour éviter quelques mauvaises surprises. Mais passé un petit temps d’adaptation et avec un peu d’entraînement, on peut assez rapidement obtenir de jolis résultats ce qui est très plaisant.
Et après ? Les techniques pour la lingerie se déclinent très bien pour les maillots de bain. Encore une occasion de se lancer de nouveaux défis couture !
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