Ou comment coudre un top ample et fluide dans des couleurs estivales.

Pourquoi coudre un top loose pour l'été ?

On m’a offert il y a quelques années un joli top très fluide en provenance de l’espagnol bien connu. J’ai trouvé la coupe super sympa mais j’avoue que la couleur n’est pas évidente à porter. J’ai donc gardé l’idée dans un coin de ma tête en attendant que l’occasion se présente pour en faire un dans un tissu avec une couleur un peu plus chaude.

Un peu par hasard (évidemment, comme souvent j’étais venu chercher autre chose…)  j’ai déniché chez Sacrés Coupons à Montmartre un très joli crépon de viscose dans les tons orangés, très léger et très fluide qui m’a décidé à me lancer dans le patronage de ce petit top. Après la jupe Murano qui n’était pas du tout de saison, cela m’a paru tout à fait indiqué !

Le top est en fait constitué de la superposition d’un débardeur en jersey et d’un top kimono en mousseline ultra loose. Les deux couches sont assemblées au niveau de l’encolure. Le t-shirt d’origine a une encolure en V mais cela m’a semblé trop compliqué à réaliser et donc je suis partie sur une encolure arrondie qui est finalement tout aussi adaptée.

Pour compléter, j’ai choisi un biais liberty dans des tons assortis  pour la finition d’encolure.

Il ne me restait plus qu’à trouver le jersey pour réaliser le débardeur. Après avoir cherché un peu partout la couleur idéale  sans trouver mon bonheur, j’ai finalement opté pour l’upcycling d’une robe. Cette tentative ratée de robe Plantain baby-doll (que j’ai dû porter deux fois en tout et pour tout alors que je l’ai cousue il y a au moins 4 ans) m’a permis de récupérer un jersey très doux avec l’intérieur un peu bouclette. La couleur tire un peu sur le corail cela m’a paru complètement adapté à la situation.

Patron et réalisation

Pour réaliser le débardeur je suis repartie de mon patron de base maille à mes mesures. J’ai simplement rajouté une bande de jersey pour finir les emmanchures et j’ai piqué l’ourlet à la double aiguille. Évidemment je n’ai pas réussi à caser toutes les pièces dans les morceaux de la robe ce qui m’a obligé à faire quelques coutures supplémentaires. Cela ne m’a pas semblé très gênant car même si elles sont un peu disgracieuses, elles ne se voient pas. 

Pour la couche supérieure, comme je voulais obtenir quelque chose d’extrêmement ample, il était pas nécessaire de prévoir des pinces. Je suis donc partie également de ma base maille que j’ai élargie et transformée pour obtenir une emmanchure kimono. Pour simplifier les finitions au niveau des manches et du bas, j’ai simplement fait des bandes pliée en deux que j’ai fixées sur le même principe qu’une bande d’encolure pour éviter d’avoir à faire des ourlets ou des remplis dans un tissu compliqué qui se détend au fur à mesure qu’on le manipule.

Pas de chance, j’avais vu un peu juste sur la quantité de tissu. Je pensais en avoir assez d’1.50m mais c’était sans compter sur le crépon de viscose qui une fois lavé a eu tendance à se rétreindre (alors qu’il ne fait que se détendre le reste du temps…). J’ai donc dû optimiser les pièces pour les faire rentrer dans mon coupon, notamment pour les finitions des manches et du bas.

Comme prévu, la couture de ce type de tissu est infernale : c’est mou, c’est fragile, ça s’effiloche et ça se détend dès qu’on le regarde ! Mais j’ai pris mon mal en patience.

Pour la finition de l’encolure, j’ai stabilisé  le crépon grâce à du Stabilmanche puis j’ai fait une pré piqûre d’assemblage pour solidariser l’épaisseur du débardeur et du top. Enfin, j’ai assemblé le tout avec un biais remplié vers l’intérieur selon l’excellente méthode de Rachel Lajoie. Le tuto vidéo est d’ailleurs disponible en story permanente sur son Instagram #la joiesewingmethod. Au passage cette technique est vraiment géniale : elle permet d’obtenir une finition impeccable en posant un biais sans avoir à épingler et sans faire aucune mesure, le rêve !

Verdict

Le top est très agréable à porter quand il fait chaud, tout en légèreté et le débardeur en dessous évite la transparence là où il faut. Le crépon se détend un petit peu au porter mais ça reste plutôt acceptable (c’est tellement ample que ça ne se voit pas).

En tout cas, ça correspond plutôt bien à ce que j’imaginais donc j’en suis plutôt contente car c’est la première fois que je patronne des manches kimono. 

J’aurais préféré que la bande de finition en bas soit un peu plus large mais ça m’apprendra à voir un peu petit lorsque j’achète mon tissu.

Dernier avantage et non le moindre :  pas besoin de repasser… et ça pour l’été quand on souffre de flemmingite et qu’on a pas envie d’avoir trop chaud c’est super !