Ou comment j’ai cousu une robe de mariée en un temps record…

Petite séquence souvenir… Il y a un an et demi, mon frère nous annonçait son mariage. Nous étions fin Juillet et la cérémonie était prévue début Octobre. Vous me voyez venir ?

Au cours d’une discussion sur le sujet, mon frère m’explique que la future mariée a du mal à trouver LA robe, qu’avec son petit gabarit, rien ne correspond à sa taille et qu’en plus, avec le timing franchement serré c’est compliqué… Bref, il m’a demandé si j’accepterai de lui coudre sa robe de mariée.

Alors j’ai dit oui ! (mais à condition qu’elle ait un plan B parce qu’il n’y avait aucune garantie que j’y arrive).

Inspiration et cahier des charges

Petite cerise sur le gâteau, la mariée travaille aux Pays-bas et ne rentre pas en France tous les week-end… bon elle a quand même fait des efforts pour augmenter la fréquence des visites pendant l’été…

Heureusement, Whatsapp est là et donc après quelques échanges, nous parvenons à établir un cahier des charges : elle souhaite avoir un devant très décolleté avec des bretelles très fines, un dos nu et une robe plutôt fluide.

Après un peu de recherche, je trouve quelques patrons qui pourraient servir de base de travail car je ne me sentais pas du tout assez autonome en modélisme pour patronner la robe.

Après encore quelques discussions, nous convergeons sur l’un des modèles :

Et en exigence de dernière minute, elle m’a demandé d’ajouter quelques perles…

Choix des tissus et fournitures

Compte-tenu du timing, nous avons fait au plus simple : nous sommes allées chez Reine à Montmartre pour choisir les tissus. Elle voulait du blanc « très blanc » et nous avons trouvé un magnifique crêpe bien lourd qui avait exactement la bonne nuance. Les versions plus légères n’avaient pas la couleur adéquate, alors nous sommes restés sur ce choix mais cela ne m’a pas simplifié la tache par la suite…

J’avais également pris un petit risque par anticipation en achetant sans la consulter plusieurs mètres d’une superbe mousseline de soie à un prix défiant toute concurrence lors d’un Week-end Tissuthèque qui avait le bon goût de tomber fin juillet : coup de chance le tissu lui a beaucoup plu !

Pour les perles, j’en ai commandé plusieurs sortes chez Perles and co pour pouvoir faire des essais.

Réalisation et Mise au point

Je suis partie de 2 patrons pour réaliser la toile : la robe McCall’s M7718 pour le haut et la robe Burda 6776 pour le bas mais vu la quantité de modifications réalisées, le résultat n’a finalement plus grand-chose à voir. Nous avons pu faire deux essayages en août ce qui m’a permis d’ajuster la toile et de finaliser le modèle.

Je me suis entrainée début août pour trouver comment broder les perles (encore une fois, Artesane et Martine m’ont sauvé la mise grâce au cours « Les essentiels broderie : perles et paillettes« ) et définir les motifs. Après 2 ou 3 essais et quelques échanges de photos, nous en avons trouvé un qui lui convenait.

La réalisation du haut avec baleines, triplure, doublure et broderie (et une petite ceinture plissée qui s’est invitée au dernier moment) s’est relativement bien passée.

Pour réaliser les bretelles, j’ai résolu le problème en utilisant de la queue de rat. J’en ai torsadé 2 brins ensembles devant pour n’avoir qu’une seule bretelle. J’ai ensuite dédoublé les 2 brins dans le dos ce qui permet d’obtenir « l’effet croisé » demandé. J’ai renforcé la couture au maximum pour éviter que cela craque à un moment inopportun… car je commençais à craindre pour la solidité de la robe vu le poids du tissu choisi pour la jupe.

 Pour terminer le dos, fermé par un zip invisible, j’ai ajouté quelques boutons recouverts et une bande à brides A&A Patrons.

 La jupe, bien que longue à coudre avec ses nombreux mètres de tissu, ne présentait théoriquement pas de difficultés mais c’est finalement ce qui m’a donné le plus de mal principalement à cause de notre choix de tissu.

Le modèle, que j’ai cherché à respecter nécessitait des plis et des fronces au niveau de la sous jupe en crêpe ce qui a été quasiment impossible à réaliser compte-tenu de l’épaisseur. J’ai donc modifié une première fois la sous-jupe pour réussir à assembler cette partie de la robe.

La découpe de la mousseline de soie a été assez délicate.  Je n’avais pas le droit à l’erreur car j’avais tout juste le métrage nécessaire et aucune possibilité d’en racheter davantage. Au final, l’assemblage s’est bien passé même si je dois reconnaitre que j’ai frisé l’overdose de blanc lors de la réalisation des (kilo)mètres d’ourlet !,

Essayages

Lorsque fin Août elle essaye la robe, il ne reste normalement que la longueur à ajuster mais on se rend compte, comme je le craignais, que la jupe est bien trop lourde ce qui fait comme un « bourrelet » à la taille et qui tire sur le corsage.

J’ai dû recouper et modifier une seconde fois la forme de la sous-jupe pour limiter les épaisseurs, ce qui m’a obligé à démonter et remonter toute la jupe, y compris la mousseline de soie (avec des fronces, sinon c’est pas rigolo…).

Avec le recul, j’aurai dû faire tout simplement une robe ½ cercle pour la sous-jupe en crêpe comme je l’ai fait pour la doublure, car cela aurait largement simplifié les choses… mais bon, c’est comme ça qu’on apprend !

Enfin, malgré ces quelques péripéties, la robe est terminée et livrée fin Septembre…ce qui me laisse 3 grandes semaines pour coudre ma tenue et celle de ma fille, on est laaaaarge !

Le grand Jour

Le mariage étant prévu le 20 octobre, j’avais quand même un doute sur les fait que la robe soit parfaitement adaptée  à la saison mais il faut reconnaitre que nous avons eu vraiment de la chance puisqu’il a fait 25°C ce jour-là !

Voilà quelques photos portées le jour J, c’est à ce jour l’une des réalisations dont je suis la plus fière :

Ma belle-sœur était très contente du résultat et c’est bien l’essentiel !